Le centre est le foyer de vie artistique de l’île. Première étape sur la route d’Ubud après Denpasar, Batu bulan est réputé pour ses sculptures en pierre, ses antiquaires et sa danse de transe (tous les jours à 09h30).
Le village tout proche de Celuk est, lui, spécialisé dans l’orfèvrerie. Après avoir franchi une rivière, la Wos, la route pénètre à Sukawati, naguère important royaume. Échoppes et marchés en dissimulent le palais, le Puri Sukawati, du nom de la déesse gardienne de la tradition du théâtre d’ombres, art toujours à l’honneur dans ce bourg.
La route atteint ensuite Batuan, d’où la vue sur Mont agung est spectaculaire. Les habitants sont connus pour leur peintures, leur tissages et leur danses. Vers 1930, à l’instigation de Walter Spies, ils ont été les premiers à peindre des sujets profanes.
En dépit de son nom qui signifie « or » en indonésien, Mas, peu après Batuan, est un autre village de maîtres-sculpture, mais cette fois, sur bois.
Peliatan, juste avant Ubud, est célèbre pour sa troupe de danseurs qui se distingua en 1953, lors d’une tournée en Europe et en Amérique organisée à la suite du tournage du film Road to Bali pour lequel le danseur chorégraphe Mario avait inventé la danse oleg. « Village de peintres », patrie d’adoption de nombreux étrangers- et ce, depuis que Walter Spies et son confrère hollandais Rudolf Bonnet s’y établirent dans les années 30, Ubud en dépit de son extension et de son succès touristique, n’a rien perdu de son charme. Il fait bon arpenter sa grand-rue jalonnée de galeries d’art, de cafés agréables et de petits commerces traditionnels, et séjourner dans les hôtels de charme et les pimpants losmen disséminés dans les rizières. Le musée des Beaux Arts (Muséum Puri Lukisan) présente une rétrospective des genres picturaux locaux, de la fondation de l’Académie Pita Maha, vers 1930, à nos jours. Les environs d’ubud sont riches en destinations, de la promenade de 10 mn à travers les rizières à la descente de rivières en raft (proposée par les agences de voyages locales). A proximité, les plus anciens vestiges de Bali occupent une région exiguë, entre deux rivières sacrées, le Pakerisan et la Petanu.
Sur la route de Bedulu et à l’est de Peliatan, Goa Gajah, la « grotte de l’éléphant », à l’entrée sculptée de feuilles entrelacées, de roches, d’animaux, de vagues et de démons, ne fut découverte qu’en 1923. Les bains mis au jour en 1954 laissent supposer qu’elle a servi d’ermitage aux premiers ascètes indo bouddhistes de l’île. La grotte abrite trois lingas et deux statues du Bouddha du VIII e ou IX e siècle.
Près de Goa Gajah, Bedulu fut la capitale de la puissante dynastie de Pejeng. Au centre de ce village, le temple Pura Penataran Sasih conserve la plus grande relique de l’âge du bronze en Asie du sud-est, la « Lune de Pejeng ». Ce tambour gravé vieux de 2000 ans, fondu d’une seule pièce mesure 1,60 m de diamètre sur 2 m de haut. La légende raconte qu’il tomba du ciel. Mais la découverte, à Bali, d’un moule en pierre de forme analogue indique que la technique de la fonte du bronze était maîtrisée depuis des temps immémoriaux.
Au nord de Bedulu, les collections du musée Purbakala Gedong Arca retracent 400 000 ans d’activité humaine à Bali. Plusieurs temples proches de ce musée recèlent des objets fort intéressants. Le Pura Kebo Edan (« temple du buffle fou ») renferme une statue de 3,60 m de haut ; et le Pura Pusering Jagat, « temple du nombril du monde », un navire de pierre dont les sculptures racontent comment dieux et démons barattèrent l’Océan Originel (la « mer de lait ») pour obtenir l’élixir de vie.
De Pejeng, la route grimpe au cratère du mont Batur . À mi-chemin, on rencontre deux lieux parmi les plus sacrés de l’île : Gunung Kawi, où des façades de temples taillés dans une falaise sont dédiées à des souverains déifiés du XI e siècle ; Tirta Empul, source que le dieu Indra fit jaillir d’un rocher et qui alimente les bains de Tampaksiring. Au-dessus, sur une colline, s’élève le palais de Sukarno.